Gyné
EAUX
Je ne suis pas Laure Manaudou.
Mais il y a eu un homme. L’homme. L’homme dominateur, forcément dominateur.
Et puis il y a eu l’eau. Comme le liquide amniotique. Chaude et âcre. L’eau du hammam où l’homme, la première fois, m’a amenée. J’étais vite dénudée. Assise sur une grande serviette de bain. Dans la vapeur moite. Mes pores se sont ouverts. Comme mon sexe. Et l’eau de mon corps s’est répandue dans l’atmosphère torride et brumeuse. Des hommes se sont approchés. Manigances de mon accompagnateur ? Lui, déjà mûr. Il m’avait sinon dépucelée du moins avait-il déchiré l’hymen de ma pudeur. La pudeur. Il m’en avait fait oublier l’existence même.
Des pénis érigés m’ont entourée. Tendus. De toutes tailles. Combien ? C’est un vertige. Le mien. Vertige me griffant l’entrejambe, vertige me creusant les reins.
Des mains et des verges m’ont touchée. Mon sexe a coulé. J’ai mêlé dans les tourbillons du bassin mon eau gluante à l’eau parfumée. J’ai cherché les jets bienfaisants sur la surface de ma vulve. Eaux et feux. J’ai joui. Entourée de bites et de mains qui me frôlaient.
Plus tard, accroupie, sous la douche. Ils ont déchargé leur sperme sur mes seins, sur mon ventre, sur mon visage aveuglé. Foutres et eaux ruisselaient sur moi. Souillée et lavée dans la même folie. Je pissais de joie. Incrédule et impudique.
Après quoi, mon mentor m’a prise avec sauvagerie. Je n’étais plus qu’un long orgasme.
Avec tendresse, après l’amour, il m’a séchée. J’aurais aimé qu’il me talquât…
Étudiante parisienne