Gyné
Adeline, de son mètre soixante-neuf est accroupie, nue, et en larmes. Sa chair d’ébène et de miel luit dans la pâle lumière de la pièce où sa vie vient de basculer. Elle vient d’être maltraitée et violée par celui là même qui de par sa position familiale aurait eu en mission de l’aider et de la protéger. Mbassi, le traître a en a abusé pour profiter d’elle de la plus lâche des manières sachant qu’elle n’irait se plaindre à personne afin de le préserver et de la préserver du déshonneur familial.
Il est 17 heures, c’est l’heure de la sortie des classes. Adeline s’empresse car une fois à la maison elle devra vaquer aux occupations ménagères avant se rendre dans sa chambre pour réviser ses leçons parce que, pour pouvoir réussir à son examen du baccalauréat qu’elle présente pour la deuxième fois il faudra un peu plus de concentration. Or dans une maison où elle à l’impression d’être la bonne à tout faire elle ne peut lire qu’à partir de 22 heures.
- Ouf ! 21 heures ! se dit-elle et j’ai pas terminé de ranger la lingerie de la maisonnée. Je vais devoir lire aujourd’hui jusqu’à minuit !
Comme par enchantement à 21 heures 15 minutes tout est rangé on dirait qu’une fée est entrée et a allégé Adeline de toutes les tâches. Après avoir bercé le tout dernier elle s’installe dans chambre et commence à réviser. Aujourd’hui dit elle, c’est soirée Economie des Entreprises et Statistiques. Une heure de temps après, elle est perturbée par la sonnerie, elle sort et va ouvrir. C’est son cousin Mbassi son tuteur légal à qui elle a été confiée par ses parents afin d’avoir un suivi rigoureux dans le domaine des études. Parce étant fille unique parmi six garçons ses parents ne parvenaient pas à avoir une réelle emprise sur elle et pour qu’elle réussisse il fallait qu’elle soit éloignée d’eux.
- Bonsoir tonton, dit Adeline.
- Bonsoir tu ne dors pas encore ?
- Non répond-elle je révise encore mes leçons et il fallait bien que quelqu’un ouvre le portail à ton retour. Puisque tout le monde est déjà couché.
- Bien. Viens me servir à manger. Et en passant j’espère que les enfants ont mangé avant de dormir.
Il explique que Magny, son épouse est en voyage et de ne sera de retour que dans une semaine.
Quelques minutes après Adeline a mis le couvert, le fumet de la sauce arachide au poulet et accompagnée de plantain mûr envahit toutes les pièces de la maison. Elle retourne à ses cahiers pendant que Mbassi déguste son repas avec appétit.
- Adeline !
- Oui Tonton.
- Viens débarrasser la table !
Elle accourt, débarrasse et retourne dans sa chambre. Mbassi l’y retrouve et lui demande si tout va bien à l’école et si elle n’a pas d’autres soucis. Elle répond - Tout va bien. J’aimerais avoir juste un peu plus temps pour réviser mes leçons.
A cet instant son visage se froisse et elle comprend qu’elle a contrarié son yuteur et elle dit :
- Je m’excuse.
- Pas grave… J’aimerais te poser quelques questions.
- Oui.
- Adeline, je souhaiterais avoir une réponse franche du type oui ou non. Bien. Dis moi. Es-tu encore vierge ? Car quand j’élève un enfant chez moi j’ai le droit de savoir tout en ce qui lui concerne et pour toi je le souhaite car je pense que ça sera le plus beau cadeau que tu offriras à ton mari le jour de ton mariage. J’exige une réponse alors ?
Stupéfaite, la cousine Adeline choisit de ne pas répondre bien qu’étant encore vierge à 20 ans. Elle ne comprend pas et elle a peur. Elle ne parvient pas à bouger, elle sent des sueurs froides lui couler le long du corps encore plus parce que ses parents ne lui avaient jamais posé ce genre de question embarrassante. Son estomac se noue.
- Adeline ! Je t’écoute !
Prenant son courage à deux main, Adeline dit :
- Tonton, je suis désolée mais je préfère ne pas répondre.
Il répond OK et sort.
Il est 5 h 45. Adeline est débout car il faut apprêter le petit déjeuner pour tout le monde et faire le maximum pour ne pas arriver en retard au Lycée. Elle implore le Seigneur et lui dit :
- Vivement que Magny rentre de voyage !
Elle regarde sa montre plus que 45 minutes pour ne pas arriver en retard alors elle prends son sac et s’en va. En 30 minutes à pieds elle est déjà au Lycée. Mbo son amie qui a su l’accueillir quand elle est arrivée dans cette ville il y’a de cela trois ans, s’inquiète de sa mine et lui demande si elle est malade. Elle lui dit non et elles vont s’asseoir en classe. Le professeur d’anglais fait son entrée : c’est lui qui ouvre le bal pour deux heures de temps harassant pour Adeline qui a toujours trouvé passionnantes les heures d’anglais car elle adore les langues. Mais ce vendredi elle n’y trouve pas d’intérêt et s’endort.
Inutile d’expliquer qu’elle a passé une nuit blanche. Elle revoit encore l’interrogatoire de la soirée et ne comprend toujours pas. Et comme dans un rêve elle entend « Miss Essomba Adeline Please Stand Up ! » et un bras qui la secoue. Elle sort de sa torpeur se lève et le Mister John NGWA, le Professeur d’anglais de demander :
- What’ wrong with you You sleep in the classroom ?
- I’m sorry Sir. I have a headache, répond elle.
Quelle mauvaise journée ! Il est 17 heures chemin retour pour la maison.
6 h ! C’est l’heure d’aller à la rencontre du Seigneur. Comme tous les dimanches, Adeline va rendre grâce au tout-puissant pour ses merveilles. Elle s’y rend à pied car l’église n’est pas très loin de la maison. Comme toujours elle fait le signe de croix avant d’entrer au moins en ce lieu où elle se sent revivre et oublie un peu. Après la messe elle retourne à la maison et commence à apprêter le repas. Le téléphone sonne :
- Allo Bonjour Adeline comment allez-vous ?
C’est Magni qui appelle.
- Comment vont les enfants ? Et leur papa ? En fait c’était juste pour avoir de vos nouvelles et vous dire que je passerais encore malheureusement une semaine à l’ouest. Gros bisous vous me manquez à bientôt embrasse les enfants de ma part.
- Zut ! Peste Adeline. Encore une semaine à jouer la nounou pourvu que je ne craque pas !
Le temps passe très vite quand on est occupée. A 16 heures elle a terminé de laver repasser et ranger elle décide de s’endormir pour quelques heures. Elle se réveille à 19 heures, donne à manger aux enfants et commence à réviser ses leçons dans sa chambre. A 21 heures les enfants sont à nouveau couchés et Mbassi rentre à 30 minutes après. Elle lui transmet le message laissé par Magni
Il acquiesse et lui demande de lui servir à manger dans sa chambre car il est très fatigué et ne se sens pas très en forme. Ce qu’elle fait avec empressement Au moment de sortir de la chambre Mbassi la devance ferme la porte à double tour en lui disant
- Tu sais, tu n’a pas répondu à ma question la dernière fois. Alors là tu m’obliges à le vérifier moi-même…
Stupeur ? Que faire devant un homme, une brute de 1m80 et 95 kilos environ ? Elle se sent paralysée sa gorge est sèche, son estomac se noue son cœur bat fort elle a peur et redoute ce qui va lui arriver. Mais elle n’y croit toujours pas. La main de Mbassi se retrouve entre ses cuisses. A ce moment elle trouve le courage de lui dire
- S’il te plait pas ça ! Je te considère comme mon père et mon frère, en plus tu es mon cousin. Le même sang coule dans nos veines. Tu ne peux pas me toucher ainsi je t’en supplie.
-
Mbassi, le traître suffoque comme un fauve, il ne s’arrête pas son exploration Il ordonne à Adeline de se taire, il la gifle parce qu’elle s’oppose. Adeline se débat mais c’est David contre Goliath et il parvient à soulever sa robe, à enlever le morceau d’étoffe qui recouvre son intimité qu’elle préserve et qu’elle a toujours préservé pour Koum l’Amoureux ; il bloque ses deux bras et là dans la position du missionnaire sur son lit conjugal il entre en elle et une résistance de tout son être s’y ’oppose. Elle le supplie encore.
- Pardon Tonton s’il te plait, j’ai mal ! tu me fais mal, j’ai très mal, s’il te plait arrête !
Il y va plus fort, il semble ne plus faire partie de ce monde, elle se sent très mal, soudain elle crie, elle a mal, il vient de la dépuceler.
Il se retire sans le moindre regret satisfait d’avoir assouvi ses instincts bestiaux.
Il lui dit va dormir.
- Surtout ne t’avise pas de dire à qui que ce soit ce qui s’est passé ce soir. Tu sais je t’ai toujours aimée et si en Afrique on se mariait entre cousins c’est toi que j’aurais épousée. Moi je t’aime, tu comprends Adeline ?
Le rideau de larmes empêche Adeline de voir où elle pose le pied, elle marche comme un somnambule, elle a si mal et elle a l’impression qu’elle vient de passer dans une machine à essorer.
De retour dans sa chambre, elle ne réalise toujours pas. Elle se sent finie, souillée, malade. Elle se rend sous la douche et laisse couler l’eau salvatrice pendant une heure de temps. L’eau, sur son beau corps qui vient d’être souillé par un membre de sa famille.
Cette nuit est la nuit la plus horrible de son existence de femme. Elle pense à ses parents qui sont loin si loin d’elle, elle pense à ses frères, elle pleure, elle ne trouve pas le sommeil et son sexe lui fait encore si mal…
Mireille