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Vendredi 23 mars 5 23 /03 /Mars 15:55

 

Mireille.jpg 

 

Adeline, de son mètre soixante-neuf est accroupie, nue, et en larmes. Sa chair d’ébène et de miel luit dans la pâle lumière de la pièce où sa vie vient de basculer. Elle vient d’être maltraitée et violée par celui là même qui de par sa position familiale aurait eu en mission de l’aider et de  la protéger. Mbassi, le traître a en a abusé pour profiter d’elle de la plus lâche des manières sachant qu’elle n’irait se plaindre à personne afin de le préserver et de la préserver du déshonneur familial.

 

Il est 17 heures, c’est l’heure de la sortie des classes. Adeline s’empresse car une fois à la maison elle devra vaquer aux occupations ménagères avant se rendre dans sa chambre pour réviser ses leçons parce que, pour pouvoir réussir à son examen du baccalauréat qu’elle  présente pour la deuxième fois il faudra un peu plus de concentration. Or dans une maison où elle à l’impression d’être la bonne à tout faire elle ne peut lire qu’à partir de 22 heures.

 

- Ouf ! 21 heures ! se dit-elle et j’ai pas terminé de ranger la lingerie de la maisonnée. Je vais devoir lire aujourd’hui jusqu’à minuit !

 

Comme par enchantement à 21 heures 15 minutes tout est rangé on dirait qu’une fée est entrée et a allégé Adeline de toutes les tâches. Après avoir bercé le tout dernier elle s’installe dans chambre et commence à réviser. Aujourd’hui dit elle, c’est soirée Economie des Entreprises et Statistiques. Une heure de temps après, elle est perturbée par la sonnerie, elle sort et va ouvrir. C’est son cousin Mbassi son tuteur légal à qui elle a été confiée par ses parents afin d’avoir un suivi rigoureux dans le domaine des études. Parce étant fille unique parmi six garçons ses parents ne parvenaient pas à avoir une réelle emprise sur elle et pour qu’elle réussisse il fallait qu’elle soit éloignée d’eux.

 

- Bonsoir tonton, dit Adeline.

- Bonsoir tu ne dors pas encore ?

- Non répond-elle je révise encore mes leçons et il fallait bien que quelqu’un ouvre le portail à ton retour. Puisque tout le monde est déjà couché.

- Bien. Viens me servir à manger. Et en passant j’espère que les enfants ont mangé avant de dormir.

 

Il explique que Magny, son épouse est en voyage et de ne sera de retour que dans une semaine.

 

Quelques minutes après Adeline a mis le couvert, le fumet de la sauce arachide au poulet et accompagnée de plantain mûr envahit toutes les pièces de la maison. Elle retourne à ses cahiers pendant que  Mbassi déguste son repas avec appétit.

 

- Adeline !

- Oui Tonton.

-   Viens débarrasser la table !

  

Elle accourt, débarrasse et retourne dans sa chambre. Mbassi l’y retrouve et lui demande si tout va bien à l’école et si elle n’a pas d’autres soucis. Elle répond  - Tout va bien. J’aimerais avoir juste un peu plus temps pour réviser mes leçons.

 

A cet instant son visage se froisse et elle comprend qu’elle a contrarié son yuteur et elle dit :

- Je m’excuse.

- Pas grave… J’aimerais te poser quelques questions.

- Oui.

- Adeline, je souhaiterais avoir une réponse franche du type oui ou non. Bien. Dis moi. Es-tu encore vierge ? Car quand j’élève un enfant chez moi j’ai le droit de savoir tout en ce qui lui concerne et pour toi je le souhaite car je pense que ça sera le plus beau cadeau que tu offriras à ton mari le jour de ton mariage. J’exige une réponse alors ?

 

Stupéfaite, la cousine Adeline choisit de ne pas répondre  bien qu’étant encore vierge à 20 ans. Elle ne comprend pas et elle a peur. Elle ne parvient pas à bouger, elle sent des sueurs froides lui couler le long du corps encore plus parce que ses parents ne lui avaient jamais posé ce genre de question embarrassante. Son estomac se noue.

 

- Adeline !  Je t’écoute !

 

Prenant son courage à deux main, Adeline dit :

 

- Tonton, je suis désolée mais je préfère ne pas répondre. 

 

Il répond OK et sort.

 

Il est 5 h 45.  Adeline est débout car il faut apprêter le petit déjeuner pour tout le monde et faire le maximum pour ne pas arriver en retard au Lycée. Elle implore le Seigneur et lui dit :

 

- Vivement que Magny rentre de voyage !

 

Elle regarde sa montre plus que 45 minutes pour ne pas arriver en retard alors elle prends son sac et s’en va. En 30 minutes à pieds elle est déjà au Lycée. Mbo  son amie qui a su l’accueillir quand elle est arrivée dans cette ville il y’a de cela trois ans, s’inquiète de sa mine et lui demande si elle est malade. Elle lui dit non et elles vont s’asseoir en classe. Le professeur d’anglais fait son entrée : c’est lui qui ouvre le bal pour deux heures de temps harassant pour Adeline qui a toujours trouvé passionnantes les heures d’anglais car elle adore les langues. Mais ce vendredi elle n’y trouve pas d’intérêt et s’endort.

 

Inutile d’expliquer qu’elle a passé une nuit blanche. Elle revoit encore l’interrogatoire de la soirée et ne comprend toujours pas. Et comme dans un rêve elle entend « Miss Essomba Adeline Please Stand Up ! » et un bras qui la secoue. Elle sort de sa torpeur se lève et le Mister John NGWA, le Professeur d’anglais de demander :

 

- What’ wrong with you You sleep in the classroom ?

- I’m sorry Sir. I have a headache,  répond elle.

    

Quelle mauvaise journée ! Il est 17 heures chemin retour pour la maison.

 

6 h ! C’est l’heure d’aller à la rencontre du Seigneur. Comme tous les dimanches, Adeline va rendre grâce au tout-puissant pour ses merveilles. Elle s’y rend à pied car l’église n’est pas très loin de la maison. Comme toujours elle fait le signe de croix avant d’entrer au moins en ce lieu où elle se sent revivre et oublie un peu. Après la messe elle retourne à la maison et commence à apprêter le repas. Le téléphone sonne :

 

- Allo Bonjour Adeline comment allez-vous ?

     

C’est Magni qui appelle.

 

- Comment vont les enfants ? Et leur papa ? En fait c’était juste pour avoir de vos nouvelles et vous dire que je passerais encore malheureusement une semaine à l’ouest. Gros bisous vous me manquez à bientôt embrasse les enfants de ma part.

 

- Zut ! Peste Adeline. Encore une semaine à jouer la nounou pourvu que je ne craque pas !

 

Le temps passe très vite quand on est occupée. A 16 heures elle a terminé de laver repasser et ranger elle décide de s’endormir pour quelques heures. Elle se réveille à 19 heures, donne à manger aux enfants et commence à réviser ses leçons dans sa chambre. A 21 heures les enfants sont à nouveau couchés et Mbassi rentre à 30 minutes après. Elle lui transmet le message laissé par Magni

 

Il acquiesse et lui demande de lui servir à manger dans sa chambre car il est très fatigué et ne se sens pas très en forme. Ce qu’elle fait avec empressement Au moment de sortir de la chambre Mbassi la devance ferme la porte à double tour en lui disant 

 

- Tu sais, tu n’a pas répondu à ma question la dernière fois. Alors là tu m’obliges à le vérifier moi-même…

 

Stupeur ? Que faire devant un homme, une brute de 1m80 et 95 kilos environ ? Elle se sent paralysée sa gorge est sèche, son estomac se noue son cœur bat fort elle a peur et redoute ce qui va lui arriver. Mais elle n’y croit toujours pas. La main de Mbassi se retrouve entre ses cuisses. A ce moment elle trouve le courage de lui dire

 

- S’il te plait pas ça ! Je te considère comme mon père et mon frère, en plus tu es mon cousin. Le même sang coule dans nos veines. Tu ne peux pas me toucher ainsi je t’en supplie.

-          

Mbassi, le traître suffoque comme un fauve, il ne s’arrête pas son exploration Il ordonne à Adeline de se taire, il la gifle parce qu’elle s’oppose. Adeline se débat mais c’est David contre Goliath et il parvient à soulever sa robe, à enlever le morceau d’étoffe qui recouvre son intimité qu’elle préserve et qu’elle a toujours préservé pour Koum l’Amoureux ; il bloque ses deux bras et là dans la position du missionnaire sur son lit conjugal  il  entre en elle et une résistance de tout son être s’y ’oppose. Elle le supplie encore.

 

- Pardon Tonton s’il te plait, j’ai mal ! tu me fais mal, j’ai très mal,  s’il te plait arrête !

 

Il y va plus fort, il semble ne plus faire partie de ce monde, elle se sent très mal, soudain elle crie, elle a mal, il vient de la dépuceler.

 

Il se retire sans le moindre regret satisfait d’avoir assouvi ses instincts bestiaux.

Il lui dit va dormir.

 

- Surtout ne t’avise pas de dire à qui que ce soit ce qui s’est passé ce soir. Tu sais je t’ai toujours aimée et si en Afrique on se mariait entre cousins c’est toi que j’aurais épousée. Moi je t’aime, tu comprends Adeline ?

 

Le rideau de larmes empêche Adeline de voir où elle pose le pied, elle marche comme un somnambule, elle a si mal et elle a l’impression qu’elle vient de passer dans une machine à essorer.

 

De retour dans sa chambre, elle ne réalise toujours pas. Elle se sent finie, souillée, malade. Elle se rend sous la douche  et laisse couler l’eau salvatrice pendant une heure de temps. L’eau, sur son beau corps qui vient d’être souillé par un membre de sa famille.

 

Cette nuit est la nuit la plus horrible de son existence de femme. Elle pense à ses parents qui sont loin si loin d’elle, elle pense à ses frères, elle pleure, elle ne trouve pas le sommeil et son sexe lui fait encore si mal…

 

Mireille

 

 

Par Charlotte et Michel - Publié dans : Textes de femmes - Communauté : Sexe Passion
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Vendredi 23 mars 5 23 /03 /Mars 15:51

 Catleen.jpg

 

 

A la mémoire de mon ami Guillaume

 

 

 

 

Un amour, le bord d’un canal 

 

 

 

Une ville, le bord d’un canal.

Une jeune femme. Blanche, spectrale.

Sous la pluie.

 

Elle dessine dans l’espace des mouvements colorés, avec ses mains.

Elle est immobile.

Sous la pluie.

 

Des gens passent, qui la regardent.

Une folle, c’est ce qu’elle leur semble être.

 

Son nom, c’est Catleen.

Elle regarde la ville, toute sa vie passée à ça, regarder la ville, ceux qui passent, en moulinant des histoires invisibles avec ses mains.

 

Qui peut deviner sa solitude ?

 

Quand elle ne regarde pas, quand, au bord d’un gouffre d’épuisement ou de lassitude elle cesse ça, cette activité, regarder, alors elle peint des visages de femmes. Son visage. En grand, sur des toiles de lin. C’est ce qu’elle fait alors.

 

La pluie tombe toujours, elle dessous.

Elle est trempée mais toujours pas en mouvement.

Elle regarde et attend.

La fin de l’averse, un amour, quelque chose. N’importe quoi.

 

Tous les jours elle vient là, près du canal.

Et attend.

 

Les gens en ont pris l’habitude, la reconnaissent.

« C’est la folle, c’est elle ! »

 

Un jour, le bord d’un canal.

Une jeune femme, Catleen.

Elle attend, semble attendre.

 

Absorbée par on ne sait quoi d’invisible.

 

Ses mains en mouvement, le reste du corps à l’arrêt.

L’espace en suspension.

Le temps.

 

Elle est belle, je crois.

 

Un homme. Asiatique, la trentaine.

Il s’approche doucement d’elle, elle spectrale, lui parle.

« Mademoiselle, il murmure. Je vous regarde, depuis un moment déjà, je me disais…(silence) Je peux vous offrir quelque chose à boire ? »

 

Elle ne répond pas, le regarde à peine. Fait signe qu’elle va le suivre.

Un signe imperceptible, mouvement incolore.

« Je vous suis », elle dit en silence.

Ses lèvres closes.

 

Il se dirige vers un café, sur le bord d’un canal.

Elle le suit. Elle est belle.

On la regarde.

 

Un café, sur le bord d’un canal.

A l’intérieur.

Lumières rouges tamisées, agitation.

 

Partout des gens, attablés.

 

En silence elle boit, ne le regarde pas.

« Mon nom c’est Corée, comme le pays »

Elle ne semble pas surprise, boit.

 

« Il me semble que je vous ai déjà vue. Ici, peut-être. Sur les bords du canal. J’y passe, parfois. Je n’habite pas loin. Quand je rentre du travail, quand je ne travaille pas. (Silence) Vous êtes belle, vous avez comme quelque chose qui n’est pas là, quelque chose d’infiniment émouvant. (Silence) Mais, je ne vous connais pas. » Il rit.

 

Elle le regarde, glisse sur lui, ne semble pas comprendre. Puis rit aussi.

A présent, tous deux rient franchement.

 

Puis ils se taisent, écoutent la rumeur qui grandit autour d’eux.

 

Elle (elle parle, enfin. Le son de sa voix, surnaturel, il faudrait décrire) : « ça fait du bien de boire. (silence) C’est comme sortir de la pluie. » Il rit.

 

Elle : « Corée, c’est joli. C’est comme un voyage. Le voyage de Catleen. (rêveuse) Corée. (Silence) Je n’ai jamais connu d’asiatiques, c’est la première fois. Cela m’étonne de parler là, avec quelqu’un, un homme. Je suis étonnée.(silence) Il y a longtemps que je suis seule. Depuis toujours. (Elle ne s’arrête plus de parler, elle parle vite, avec émotion) Parfois, parce que je suis seule, je peins. Des visages. Très grands. Des visages de femmes, avec des yeux. Mes yeux. Quelle tristesse, il y a dans ces yeux… Quelle mélancolie ! Personne ne m’a jamais rien dit à propos de mes toiles. Personne. Quelques-uns sont venus voir mes murs, ils n’ont rien vu. Rien dit. (Silence, puis, comme revenant de loin, rendue à elle –même) Mais des hommes, non, je n’en ai même jamais dessinés. (Elle rit à cette idée) Ma vie est très pauvre en hommes. »

 

Il rit de la voir rire.

 

Il l’admire. « Une artiste ! , il soupire. Et comment vous –comment tu, on peut se tutoyer, gagnes ta vie ? »

Le regard vacant, elle semble ne pas comprendre, ne comprend pas. Ne répond rien. S’obstine.

Il n’insiste pas, l’accepte.

 

Elle pense Corée, toute ma vie j’ai attendu ça, quelque chose comme ça. Elle ne sait pas très bien quoi, ni pourquoi, mais déjà elle pense ça. Corée. Quelqu’un. Un homme. Elle s’aperçoit d’un coup qu’elle ne le connaît pas. Elle le dit : « Je ne vous connais pas. Qui es-tu ? » Elle pleure. Des larmes fines roulent sur ses joues. Elle s’excuse : « C’est la tristesse, l’habitude. (Elle est gênée) Mais là, non. Là, c’est la joie. De vous, de toi. Enfin, de te voir.(silence) Te parler. »

 

Brusquement, sans l’avoir écoutée.

Lui : « Hier, une femme s’est noyée. Dans le canal. Je l’ai lu dans le journal, ce matin.

Elle : - Hier ? Une femme ?

- Oui.

- Sait-on pourquoi ? Avait-elle parlé à quelqu’un, (silence) avant ? Je veux dire… Quelqu’un a-t-il su ? (Elle crie presque) S’en est-on rendu compte ?

- Je ne sais pas. » (Il est grave)

 

Entre eux deux, un long silence.

 

Elle : « Je veux parler encore de cette femme, celle qui s’est noyée. Raconte-moi quelque chose à son propos.

Lui : - Je ne sais rien. Elle a sauté puis… (silence) Elle est morte. Noyée. La solitude, peut-être. Le désespoir.

Non ! Cela ne peut pas être ça ! (Elle le coupe) C’est autre chose. Un évènement qui n’a pas de nom. Une chose comme un fléau. Un amour, quelqu’un. Et autre chose encore. (silence) Parle-moi de cet amour-là. »

 

Elle, hurlant : « Parle-moi de cet amour-là ! »

 

Soudain un silence dans le café. Tous écoutent cette femme qui hurle. Puis le vacarme général reprend.

 

Lui a reculé, imperceptiblement. Il a eu peur d’elle. Il a peur d’elle. Il pense la folie. C’est la folie. Déjà, lui aussi, il pense ça d’elle.

 

Elle se calme, se redresse sur son siège. Elle oublie.

 

Elle dit qu’elle veut boire, encore.

 

La lumière décline, dehors c’est presque la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II.

 

 

 

Un hôtel, le bord d’un canal.

Le soir.

Une chambre.

 

Ils sont là elle et lui, Corée.

Debout, l’un contre l’autre.

 

La chambre est blanche.

 

Il l’enlace par les épaules.

Elle se débat faiblement.

Il l’embrasse.

 

Elle se laisse embrasser, crie doucement.

Un râle.

 

Elle : « Je ne sais pas

Lui : Quoi ?

 - Si je veux être là, je ne sais pas. C’est…(Silence) C’est si rapide. (Rêveuse) Prodigieux. Toi, là… (Silence) Moi… Et puis, c’est à cause de je ne sais quoi.

 - Oui ?

 - Cette femme. Je ne cesse d’y penser. Cette femme, là, dans le canal. Son cadavre. Elle a crié, a dû crier. Je le sais.

 - (Etonné) Comment le sais-tu ?

 - Je le sens. Des visions. Mes visions, ces voix. Ces choses qui me traversent. Elle a crié un nom. Un nom avec sa voix à elle, la femme noyée, plantée en moi. Fichée. C’est si difficile de ne pas l’entendre… »

 

Il la prend contre lui, visiblement très ému.

Elle répète difficile, c’est difficile.

 

Il la déshabille comme on déshabille une enfant, lentement. Avec soin.

Elle le laisse faire, se laisse faire.

 

Soudain elle apparaît, transparente, de chair bleue, nénuphar ondoyant sous ses longs cheveux d’algues noires.

 

Les cheveux couvrent les seins.

 

Il lui caresse les épaules, écarte les cheveux.

La regarde.

Ne dit rien.

 

Puis la renverse nue sur le lit.

 

Elle se renverse, fixe des lumières mobiles au plafond.

Les mains bougent, suivent les points lumineux.

Racontent une histoire.

 

Lui assis à côté d’elle.

Se penche vers elle.

Ne la touche pas.

 

Elle : « C’est que…Je l’entends. Avant même de savoir…La nuit dernière, elle criait… Comment dormir ? Maintenant que je sais je l’entends tout le temps… Et cet amour, cet homme qui, probablement a existé dans sa vie à elle, la femme, je me demande… Pourquoi la quitter ? Pourquoi cette nécessité-là, d’un coup, irrévocable, partir ? Et puis, pourquoi ce moment-là, pas avant… Pas après ? »

 

Elle le regarde soudain avec violence.

Ses prunelles translucides illuminées.

 

Elle : « Quand je parle, qu’est-ce que tu entends ?

Lui, rassurant : - Toi, c’est toi que j’entends.

 - Et elle, est-ce que tu l’entends à travers moi ?

 - Oui. (Il est grave) Un peu, je crois. Ça commence.

 - Je ne bougerai pas. Je sais à peine faire cette chose-là, l’amour. (Inspirée) Mais je veux que tu me prennes comme tu aurais pris cette femme, une dernière fois, avant de la quitter.

 - D’accord, je te prendrai comme tu voudras.

 - Comme tu l’aurais prise, elle.

 - D’accord, comme je l’aurais prise.

 - Dis-le. Dis que tu me prendras comme tu l’aurais prise elle.

 - Je te prendrai comme je l’aurais prise.

 - La prendrais-tu doucement ou avec fougue ?

 - Je crois que je la prendrais doucement.

 - Pourtant, non… Tu ne peux pas la prendre comme ça, doucement. Car alors elle saurait. Et elle ne doit pas savoir… Que c’est la dernière fois… ça doit la surprendre. Si elle savait cette chose-là, que c’est la dernière fois qu’elle fait l’amour avec lui, cet homme qu’elle aime, cela changerait tout. Alors il n’y aurait pas la suite, le désespoir… Puis la fin, elle, noyée à tout jamais…

 - Oui, tu as raison. Je la prendrais avec fougue. »

 

Il s’habitue à elle.

A parler de ça, cette autre femme.

A l’idée de la prendre à travers elle.

 

Il ne se déshabille pas.

Se couche sur elle.

Ouvre sa braguette.

 

La prend.

 

Ils ne se caressent pas.

 

Elle ne bouge pas.

Crie, crie…

Puis c’est le silence de la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Par Charlotte et Michel - Publié dans : Textes de femmes - Communauté : Poésie Sensuelle
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Vendredi 23 mars 5 23 /03 /Mars 15:42

 

 

Menottee.jpg 


 

" Elle me parle de son fantasme de menottes. Elle prétend en avoir acheté une paire il n’y a pas très longtemps.                     

Elle dit qu’elle se rêve attachée par un homme viril qui sache exactement comment s’y prendre pour la faire jouir. Elle veut qu’on l’emmène au bout de son plaisir, dans ce rapport spécial de domination où le tortionnaire est en fait au service de sa victime - consentante.

Elle ne veut surtout  pas être déçue. Elle ne veut pas faire semblant.

Elle veut qu’on la rende folle,  qu’on la fasse crier.

Elle veut perdre totalement le contrôle.

 

Je comprends, au ton poliment distant qu’elle emploie, qu’elle ne me voit pas du tout endosser le rôle qu’elle me décrit. Mais le fait qu’elle m’en parle quand même semble indiquer que ce n’est qu’une question de temps et de confiance.

                       

Pour qui se prend-elle au juste ? Quel message essaie t’elle de me faire passer ?                                    

Que je ne suis pas à la hauteur ?

Cela faisait  déjà quatre mois qu’elle vivait chez moi.

Quatre mois… 

Et je ne l’avais toujours pas fait jouir une seule fois. Elle restait désespérément indifférente à mes assauts. J’essayais de lui procurer du plaisir par tous les moyens possibles et inimaginables. Sans succès.

 

Aucun de mes efforts ne trouvait sa récompense pourtant amplement méritée. Aucune des caresses que je lui prodiguais ne semblait avoir un quelconque effet sur elle.

Elle commençait même à manifester un désintérêt total, voire un dégoût difficilement masqué,  pour la chose.

                                                               

Etais-je si nul que ça ? J’étais inévitablement amené à me poser la question, ce qui ne manquait pas de me contrarier.

 Je pensais être un bon amant. C’était incompréhensible. Mes anciennes partenaires ne s’étaient jamais montrées aussi difficiles à satisfaire.

 

 J’en venais à me demander : 

« Avaient-elles simulé ? M’avaient-elles maintenu dans l’erreur pour ne pas me vexer, tout en s’ennuyant mortellement à mes côté ? »

«  Avais-je été floué, trompé depuis tout ce temps? Allaient-elles en fait prendre leur pied avec un autre en cachette ? »

«  Dressaient-elles mentalement leur liste de courses pendant que je suais et haletais pitoyablement au-dessus d’elles? »

«  Avaient-elles pitié de cet homme qui essayait de les baiser comme un forcené, en se prenant pour un étalon performant, alors qu’il n’était en réalité qu’un minable péquenot à petite bite (molle) ? »

 

Mais pourquoi me remettais-je ainsi en question pour une gamine à moitié tarée et probablement frigide ? Elle prétendait avoir eu des orgasmes avec certains de ses ex, mais c’était invérifiable. Elle devait sûrement mentir pour faire bonne figure. Pour ne pas avoir à avouer qu’elle n’avait jamais connu la jouissance avec un homme. Pour se donner l’air d’avoir plus d’expérience qu’elle n’en avait réellement.

Contrairement à ce qu’elle disait, j’étais sûr qu’elle ne devait pas aimer le sexe. Sinon, pourquoi... ?

 

Elle semblait n’éprouver aucune sensation. On aurait dit  un robot.

Toujours le même masque inexpressif sur son visage. 

Jamais un soupir de contentement.  Jamais un gémissement.

Rien qui eût pu la faire ressembler à autre chose qu’à une stupide poupée muette.

 

 

J’étais justement en train de me dire que je pourrais lui faire tout ce que je voulais sans faire naître la moindre émotion en elle, le soir où elle vint me rejoindre un peu plus tôt dans mon lit.

 

En soi, ce fait à lui seul était devenu notable.

En effet, il lui arrivait de plus en plus régulièrement de vouloir veiller alors que je manifestais le désir d’aller me coucher.

Elle trouvait toujours un prétexte…

 Une émission de deuxième partie de soirée ayant l’air intéressante… Une amie rarement connectée qui l’était comme par hasard à cet instant précis… Un regain d’énergie soudain qui la maintenait trop en forme pour songer à dormir (excuse rarement utilisée depuis la fois où je lui avais fait subtilement remarquer qu’on pouvait aller au lit et faire autre chose que dormir).

Elle cherchait à me fuir.

Elle comptait sur le fait que, rentrant  fatigué de ma journée de travail,  je tomberais rapidement dans les bras de Morphée.

Elle espérait qu’ainsi elle pourrait venir se coucher en toute quiétude - c’est-à-dire sans avoir à craindre le « devoir conjugal » auquel elle n’avait déjà plus envie de s’astreindre.

Et sa ruse était efficace.

Je ne pouvais pas me permettre de chercher veiller toute la nuit pour l’attendre.

Je m’endormais donc souvent seul et frustré.

 

Ma colère à ce sujet augmentait progressivement depuis deux semaines. Le manque de sexe me rendait maussade. Irritable.

 

J’avais de plus en plus de mal à voir pourquoi j’hébergeais gracieusement cette fille. Elle  se montrait ingrate au point de se refuser à la seule faveur que je lui demandais en échange.

Que croyait-elle ? Que tout était désormais gagné ? Qu’elle pouvait prétendre profiter de mon argent et de ma bonne situation sans rien offrir en retour ?

Qu’elle fasse le ménage ou la cuisine m’indifférait.

J’étais assez riche pour me payer une femme de ménage à temps plein et aller dîner au restaurant tous les soirs si l’envie m’en prenait.

Ce que j’attendais était d’une autre nature.

 

Je n’avais pas envie de monnayer les services sexuels d’une prostituée.

Je voulais être en compagnie d’une femme de tous les jours. Je voulais construire une intimité  véritable, qui n’aurait  pas pris sordidement fin lors de l’encaissement d’un billet.  Je ne voulais pas d’un sommeil solitaire et triste.

 

 

Et par-dessus tout, je voulais avoir  une femme qui soit toujours  à ma disposition à la maison.

 

Ne croyez pas pour autant que je sois rétrograde.

J’aurais parfaitement toléré qu’elle aille travailler si elle en avait manifesté le désir. Ce qui n’était pas le cas.

Il aurait juste fallu qu’elle n’ait pas un job trop prenant, ni d’horaires trop contraignants. Qu’elle soit là à mon retour, fraîche, dispose, souriante - et sans envie de me raconter des cancans  à propos de ses collègues.

 Un petit boulot à mi-temps pour l’occuper, ou un peu de bénévolat auraient fait l’affaire.

 Le salaire n’aurait pas été un critère de sélection. Le mien suffisait déjà amplement.

 Il aurait simplement  été question de lui trouver un divertissement.

 

Mais le fait est qu’elle se sentait bien à rester à la maison à ne rien faire de la journée.

 Je m’en étais douté dès que je l’avais rencontré : elle était d’une nature feignante.

C’est ce qui avait joué en sa faveur lors de ma décision.

Je m’étais dit qu’elle serait trop ravie de se faire entretenir par un homme dans mon genre, plutôt beau gosse et doté d’une situation plus que confortable,  pour chercher à faire des histoires.

J’avais pensé qu’elle se soumettrait facilement au pouvoir de mon argent.

Je n’avais pas imaginé une seule seconde que son arrogance la conduirait à se comporter comme si tout lui était dû après un laps de temps aussi court.

Elle ne trouvait même pas la motivation d’essayer de maintenir ses privilèges par une attitude adaptée.

 

Alors ce soir là, la tension était montée. Je m’étais montré particulièrement désagréable dès que j’avais passé la porte.

Infect et méchant… Pour moi, la coupe était pleine.

Le message était visiblement passé.

Sans que je lui en donne l’explication, elle avait compris les raisons de ma mauvaise humeur. C’est pourquoi elle s’était décidée à me suivre de près lorsque j’étais allé me coucher.

 

Mais cela ne me suffisait pas…

Au contraire, cela me confortait dans ma fureur.

Si elle avait trouvé si rapidement la solution au problème, c’est qu’elle avait conscience de ce qu’elle me faisait subir quotidiennement.

Son attitude était délibérée.

Elle m’avait bien pris pour un con. Plus aucun doute n’était possible.

Elle me testait.

 Il était temps que je lui rappelle les règles du jeu. Et fermement.

 

 

Et il était également temps que je lui fasse comprendre que son inertie au lit, les rares fois où elle s’offrait à moi, avait assez duré.

 Qu’elle ait à simuler pour me faire croire qu’elle prenait son pied, cela ne me regardait pas. Je voulais qu’elle y mette du sien et arrête enfin de me faire passer pour un amant déplorable.

 

…Ce soir là, tout commença réellement entre nous.

 

Je ne l’avais pas regardé lorsqu’elle était entrée dans la pièce. Je voulais la laisser se débrouiller toute seule, pour voir ce qu’elle allait bien pouvoir faire pour tenter d’apaiser l’atmosphère. Elle se mit au lit à mes côtés et chercha mon regard du sien, sans succès. J’éteins ma lampe de chevet sans un mot. Elle se rapprocha alors, dans l’optique probable de me prendre dans ses bras  pour me faire oublier en douceur sa faute. Mais ça n’allait pas se régler comme ça, aussi facilement. Je me foutais royalement de son câlin hypocrite. J’avais bien d’autres choses en tête.

Alors que je me reculais pour l’éviter, je lançais la conversation :

« Alors comme ça, tu aimes te faire attacher ?

-Je n’ai jamais dit ça. J’ai simplement avoué que c’était un de mes fantasmes.

-Et tu n’as jamais essayé de le réaliser ?

-Non, pas encore…

-Pourtant tu m’as dit que tu avais des menottes ! Tu as tout ce qu’il faut ! Qu’est-ce qui te retient ?

-Mais je te l’ai déjà dit ! J’ai envie que ce soit réussi, c’est pour ça que je préfère attendre.

-Tu préfères attendre quoi ? Un autre mec ? En gros, tu penses qu’avec moi ce serait raté! C’est bien ça que tu essaies de me dire ?               

-Mais non pas du tout ! Je ne vois pas le rapport… C’est pour ça que tu me fais la gueule ? Pour une banale histoire de menottes ?? »

Elle osait prendre un air outré et demander pourquoi  je lui « faisais la gueule » (comme si je boudais, tel un bambin capricieux à qui on aurait refusé un bonbon) ? On nageait en plein délire. Ça me brûlait les lèvres de lui hurler qu’elle savait très bien pourquoi je lui « faisais la gueule » ! Que c’était en partie pour ça, mais pas que… Qu’il y avait bien plus grave… Qu’il y avait un réel problème d’adulte entre nous ! Que ce n’était pas une gaminerie injustifiée de ma part !

Mais je ne lui dis rien de tout ça. J’ouvris seulement le tiroir de ma table de nuit en chêne massif - matériau qui, dans mon esprit, reflétait que j’étais un vrai homme digne de ce nom : un de ces hommes sérieux et installé, aux épaules solides et au portefeuille bien garni, prêt à fonder une famille et à en assumer la charge, bien différent de tous ces adeptes de meubles Ikea qui semblaient être des candidats idéal à la loose et aux relations foireuses.

 J’en sortis deux objets qu’elle ne put distinguer tout de suite dans la pénombre. Deux objets qui attendaient impatiemment leur heure depuis quelques jours…

« Si tu penses que c’est à cause de ça, on va régler le problème tout de suite », dis-je avec un air mauvais qu’elle ne pouvait pas voir non plus, mais que le ton de ma voix laissait deviner.

J’allumais la lumière et lui laissait entrevoir la première de mes deux surprises : une paire de menottes en fer.

« Tu vas me les mettre de force ? », demanda-t-elle, incrédule et dégoûtée.

Pour toute réponse, je me contentai de saisir ses deux mains et de les attacher fermement ensemble aux montants du lit  (chêne massif également, cela va de soi). Elle ne se débattit pas, mais me regarda avec un mépris profond. Je fus rassuré à l’idée que le rictus humiliant qu’affichaient  ses lèvres serait bientôt masqué par  mon second accessoire.  Mon esprit en fut même envahi par une sorte de  joie malsaine que je ne tentai en rien de dissimuler.

« Et qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Me baiser, comme ça, tout seul dans ton délire ? C’est ça qui t’excites en fait? Le viol ? 

-Ta gueule ! lui hurlais-je. »

Et je joins le geste à la parole.

J’avais trouvé sur Internet un bâillon d’inspiration sado-maso qui m’avait particulièrement plut. Il s’agissait d’une boule reliée à un élastique, comme on pouvait en voir dans certaines scènes de torture au cinéma. Glauque à souhait.

Je le lui fourrais dans la bouche d’un geste sec. Bien qu’elle essayât cette fois de s’opposer à moi en protestant violement et en me gratifiant de quelques coups de pieds, je réussis tant bien que mal à lui attacher solidement à l’arrière du crâne.

Quand ce fut fait, je la regardais pour la première fois dans les yeux et crut y déceler une pointe d’incertitude et de peur sous la fureur.

 

 

Après l’avoir attachée, je ne m’étais adonné à aucune pratique sexuelle avec elle. Le simple fait d’avoir percé sa carapace de supériorité et d’indifférence m’avait suffit. Malgré l’érection qui m’avait accompagnée depuis qu’elle était entrée dans la chambre, je n’avais pas envie d’elle.

J’étais sorti de la pièce et l’avait laissée seule pendant un certain temps, peut-être quinze bonnes minutes. Je voulais lui faire croire que j’étais en train de préparer pire. Je voulais qu’elle s’imagine des choses horribles, qu’elle craigne pour sa vie. Je voulais l’effrayer afin qu’elle me voie comme un danger potentiel pour elle. Qu’elle comprenne enfin que je n’étais pas l’imbécile niais et « bonne poire » pour lequel elle me prenait, mais bien un homme dominateur qu’on ne pouvait contrarier impunément.

J’étais revenu sans lui jeter un seul regard et m’étais remis au lit. J’avais fait mine d’éteindre la lumière pour dormir et l’avais laissé attendre la suite des évènements dans le noir. Le silence un peu pesant qui régnait était plaisant. On sentait dans l’air une certaine tension qui n’osait s’exprimer ouvertement.

Elle avait renoncé à ses petits bruits de protestation. Elle avait cessé de bouger et n’essayait plus de me frapper avec  les parties de son corps restées libres. Pour une fois, elle avait compris qu’elle était en position de faiblesse et de soumission.

Et peut-être qu’au fond elle aimait ça.

M’ayant vu revenir les mains vides, elle avait dû se sentir un peu plus rassurée. Alors, pour faire remonter la pression, je fis semblant de chercher quelque chose dans ce même tiroir duquel précédemment j’avais sorti les accessoires qui la maintenait asservie. Puis, j’allumai la petite lampe.

Je vis dans son regard l’interrogation et la peur, difficilement camouflées malgré ses efforts.

Avec satisfaction, je la contemplai encore quelques instants menottée et bâillonnée, pour bien imprimer cette image dans ma mémoire.

Alors seulement, je consentis à la détacher."

 

 Delphine Santini (www.lamauvaisereputation.org)

 

Par Charlotte et Michel - Publié dans : Textes de femmes - Communauté : sex masculin/ feminin
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Vendredi 23 mars 5 23 /03 /Mars 15:19

 

 

Fusion.jpg

 

 

Fusion Corps Accord  

En louve passionnée
Brûlante et enflammée
Dans une transe symbolique
Aspirant à mes envies les plus électriques 
J'ébranle et détruis tous vos repères 
Mes démons se libèrent
À califourchon mes seins en animation
Vous suivez mes intentions

Mon corps renversé vous vacillez 
J'ouvre la porte de vos abîmes
Votre regard s'illumine
Sous mes figures contorsionnées vous frémissez
tout devient alors plus puissant
Novice, je m'adonne à tous les vices
Oubliant mes cicatrices
 
J'imprime sur votre nuque ma morsure
témoin de mon ivresse
De ma plus folle tendresse
Prédatrice de vos sens
Vous entrez dans ma danse
Mes doigts jouent sur votre peau 
Se perdent sans un mot
Du bout de mes lèvres je glisse
Tout le long de votre corps
Ma langue parcoure et savoure vos trésors
Les plus divins avec délice
En décadence, transgressant vos règles sans mesure
Éclairant éveillant votre côté obscur,
Aux prises de mon feu dévorant
Je consume votre corps avidement
 
Je m'étourdis au seuil d'un voluptueux horizon 

 

Swanie

 

http://swanie.plaisirs.exquis.erog.fr/

 


Par Charlotte et Michel - Publié dans : Textes de femmes - Communauté : Poésie Sensuelle
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Vendredi 23 mars 5 23 /03 /Mars 15:15

 

 

Solange

 

 

Depuis quelques années, le problème de la forme physique m’obsède. Il est vrai que je vois tant de femmes de mon âge s’avachir, grossir, se fissurer et devenir difforme que j’estime avoir de bonnes raisons pour ne pas me laisser aller. Certes, je reste mince, élancée. La pratique régulière de quelques activités sportives me vaut une silhouette que mes consœurs m’envient. Si je ne cherche pas à imiter celles qui se lancent à corps perdu dans la musculation, j’aime me sentir tonique. C’est pourquoi je m’astreins régulièrement à des séances de gymnastique. Abdominaux, poitrine, fessiers :j’entretiens les parties les plus sensibles de mon corps de femme.

Ici, au Gym’Club, hommes et femmes ont leurs salles de travail très nettement séparées. Si les tennis et la grande piscine sont communs aux unes et autres, par contre outre les salles de musculation, les deux petites piscines, les saunas et les hammams sont distincts. Dans une certaine société, il est des choses qui ne s’accomplissent pas dans la confusion. Et j’admets que cette séparation me convient. Il m’est très désagréable de me donner en spectacle à des hommes lorsque je transpire sous l’effort. Et le regard narquois et protecteur des acharnés de la gonflette a le don de m’irriter. Tant et si bien que la configuration des locaux me convient.

A l’heure où je fais travailler pectoraux, abdominaux et fessiers, il est rare que nous soyons plus de trois ou quatre femmes. En règle générale, j’exerce cette activité en tout début d’après-midi. La plupart des gens en sont encore au déjeuner, repas au cours duquel je me limite à la consommation de laitages et de fruits. Les quelques femmes qui ont opté pour le même horaire que le mien sont devenues de vagues connaissances avec lesquelles je papote de temps à autre, entre deux exercices ou devant un verre de jus de fruits. C’est à la fin de l’hiver dernier que j’ai lié connaissance avec Jeanne. Très assidue aux séances de musculation, elle avait attiré mon attention. Cette femme-là ne ressemblait pas aux autres.

A quarante sept ans, Jeanne offre l’image de la femme épanouie. Son visage exprime une authentique joie de vivre. C’est sans le moindre complexe qu’elle met en valeur une charnure que d’aucuns prétendent être passée de mode. Le body rouge et bleu qu’elle porte exacerbe ses formes généreuses : lourde poitrine, hanches généreuses et fesses somptueuses. Ici où là, les vagues traces de cellulite n’altèrent pas la silhouette. Dès avant Pâques, nous étions devenues amies. D’une séance à l’autre, nous tentions d’harmoniser nos emplois du temps afin de nous retrouver côte à côte dans l’effort. Peu à peu, l’amitié naissante avait pris une autre tournure : baisers légers, frôlements, caresses furtives. Mais rien de plus.

Il est près de treize heures lorsque je m’introduis dans la salle de musculation. Tout au fond, là-bas, sur la gauche, j’aperçois deux mains agrippées à des haltères et j’entends des halètements, de ceux qui accompagnent l’effort. Je m’approche sur la pointe des pieds afin de surprendre mon amie. Jeanne accomplit chacun de ses gestes avec un soin méticuleux. Absorbée par son activité, elle ne prête aucune attention à ce qui se passe autour d’elle. Et pourtant, les miroirs devraient lui révéler ma présence. Mais elle «travaille», les yeux clos, « pour mieux me concentrer », affirme-t-elle. Parvenue à deux ou trois pas de la table, je m’agenouille puis je rampe jusqu’à ce que mes lèvres soient en mesure d’atteindre les cuisses dodues. Et, tout aussitôt, j’y dépose un baiser.

« Oh ! »…La surprise de Jeanne provoque mon hilarité. « Idiote ! Tu m’as fait peur ! Dis-moi : tu es en retard ? ». J’explique à Jeanne : un appel téléphonique m’a retenue au moment où je me préparais à partir. Nous nous embrassons. « Allez ! En place ! J’ai pris de l’avance sur toi ! ». Le body rouge et bleu est marqué de quelques taches de transpiration, une transpiration qui confère au corps de mon amie une odeur qui ne m’est pas désagréable. Je m’installe sur la table la plus proche après avoir choisi les haltères convenant aux mouvements que je veux effectuer. Avec le retour des beaux jours, je me sens dans une forme exceptionnelle. Il est vrai qu’un récent séjour à la neige m’a rendu tout mon tonus.

D’abord m’échauffer ! Le prof’ m’a mise en garde contre les exercices effectués à froid. « Ne prenez aucun risque ! ». Je commence donc par des exercices d’assouplissement. Me découvrant dans cette position, voilà quelques semaines, Jeanne n’a pu s’empêcher de formuler ce commentaire : « Tu as un cul superbe ! ». Aline en a pâli de jalousie, elle qui passe et repasse devant les miroirs dont les reflets ne montrent que deux fesses maigres et osseuses. C’est fait ! Je suis en condition ! Je m’allonge et saisis les deux haltères. En avant ! Il faut souffrir pour rester belle !

Au bout d’une demi-heure d’efforts intenses, je suis en nage. Mon body prend l’eau. Jeanne - qui s’est arrêtée quelques minutes avant moi - est assise sur le rebord de la table. Elle me regarde : « Fais attention : tu n’as plus rien à perdre ! ». Puis ses pensées l’entraînent vers d’autres sujets. « As-tu remarqué ? Ces dames se font rares ! C’est la troisième fois que nous retrouvons seules… ». Je reprends ma respiration. Jeanne se penche vers son sac de sports d’où elle extrait une grande bouteille d’eau minérale. Elle dévisse le bouchon, porte le goulot à ses lèvres puis boit deux ou trois gorgées. « Tu n’as pas soif ? ». Que si ! J’accepte la bouteille qu’elle me tend. Je suis tellement desséchée que j’absorbe une moitié du liquide qu’elle contenait encore.

« Et si nous allions nager un peu ? ». C’est moi qui lance l’idée. Je sais que Jeanne n’est pas une adepte de la natation. « Tout ce chlore, ça me pique les yeux et ça m’abîme la peau. ». J’ai trouvé la parade pour la convaincre. Mon parfumeur me fournit le nec plus ultra des laits hydratants. Jeanne l’a essayé et s’est enthousiasmée. Elle n’a plus de raison valable pour refuser l’immersion dans l’eau depuis que je lui ai offert des lunettes spéciales. Aujourd’hui, elle me suit sans maugréer.

En ce début d’après-midi, nous sommes seules. Couloirs désertés. Piscine vide de toute présence. Il n’est qu’une musique discrète pour révéler une présence, celle des propriétaires des lieux, un couple d’homosexuels aussi discrets que courtois. Arrivée au bord de l’eau, c’est sans plus de façons que je m’extirpe de mon body. Me voici nue. Je jette le body sue une chaise longue puis je plonge. Quelques brasses au plus profond du bassin et je me laisse remonter jusqu’à la surface. Jeanne me tourne le dos. Elle se délivre de son body. Les deux fesses s’exposent à mon regard émerveillé : amples, pleines et fermes. Si défauts il y a, je ne saurais m’y attarder tant l’émotion me submerge.

Je nage sur le dos. Ou, plus précisément, quelques légers battements des pieds et des jambes me maintiennent à la surface de l’eau d’où émergent ma poitrine et ma toison. Libérée de sa tunique, Jeanne se tourne vers moi. C’est la première fois que nous nous retrouvons totalement nues, si proches l’une de l’autre. Les douches sont individuelles et nous avions choisi, jusqu’à ce jour, d’en respecter les us et coutumes. Je regarde Jeanne descendre dans l’eau. Son pied droit apprécie la température du liquide. Rassurée, elle prend appui contre l’échelle. Puis elle franchit chacune des marches. Son corps s’immerge par paliers successifs. Les fesses s’engloutissent, puis la chute des reins ? Il ne reste bientôt plus que la tête hors de l’eau. Jeanne se tourne vers moi et amorce un mouvement des bras. « Ca va ; c’est supportable… ». Elle se rapproche de moi et m’interroge : « Dis-moi : et si quelqu’un venait ? ». Que m’importe ! Depuis que je fréquente cet établissement, je nage nue et malheur à celui ou celle qui oserait me le reprocher !

Je me replace sur le ventre et m’efforce de nager au même rythme que mon amie. La piscine est vaste mais nous demeurons proches l’une de l’autre. Lorsque je parviens à l’extrémité, à l’instant où j’effectue sous l’eau mon virage, je sens une main effleurer mon épaule. Quelques secondes en apnée, les yeux grands ouverts, pour entrevoir la sombre toison de Jeanne. Le souffle me manque. Je remonte et aspire une grande gorgée d’air. Puis je retourne vers les profondeurs. Je nage sous Jeanne. Ses deux seins si lourds sont à portée de ma main. Ses cuisses s’ouvrent et se ferment en un mouvement plein de volupté. A nouveau, l’air me manque. Je remonte à la surface. « Tu es un vrai poisson ! Ouvres-tu les yeux sous l’eau ? ». Oui, Jeanne, j’ouvre les yeux et j’ai tout vu de toi. Même que j’en suis toute bouleversée. Si tu osais poser une main curieuse au bas de mon ventre, tu découvrirais à quel point le désir me trouble déjà.

Des voix se font entendre. Dans les vestiaires, deux ou trois femmes bavardent tout en se préparant. Je n’ai nulle envie de me retrouver en leur compagnie. « Jeanne ? Si nous allions au jacuzzi ? ». Le bain à remous se trouve de l’autre côté de la cloison, ce qui permet de se protéger contre les présences inopportunes. « Tu en as envie ? ». L’interrogation de Jeanne me surprend. Serait-elle choquée ou désorientée par mon attitude ? « Oui ! J’ai besoin de me détendre. » Je dirige mon regard vers celui de mon amie et j’y découvre un sourire qui me rassure. « Viens ! Les emmerdeuses ne vont pas tarder à débarquer ! ».

Nous ne sommes pas encore hors de l’eau que trois quinquagénaires font irruption. J’entends un ricanement. Vais-je laisser s’exaspérer la colère que je sens monter en moi ? Jeanne anticipe. « Tu vois ! Je te l’avais bien dit qu’il était imprudent de laisser nos peignoirs au vestiaire ! ». Je refrène ma fureur et, les fesses serrées, je gagne le jaccuzi. Le local est étroit. Je pousse la porte derrière moi et je bloque le loquet. L’eau bouillonne, une eau chaude et revivifiante. Voilà bientôt deux ans que Pierre promet d’en faire installer un à la maison.

« ça va faire un scandale, non ? ». Jeanne est inquiète. « Tu sais bien que j’ai horreur de me faire remarquer. ». Comment la rassurer ? Je la regarde. Tout comme moi, elle s’est enfoncée dans l’eau jusqu’au cou. N’émergent que nos visages, ses cheveux bruns, mes cheveux blonds. Est-ce un effet du hasard ? Un pied frôle le mien. Je feins de n’avoir rien remarqué. Le pied reste au contact du mien. Mon regard croise celui de mon amie. Je lui souris. « Détends-toi ! Ces rombières ne sont que de sinistres hypocrites ! Elles ne viendront pas jusqu’ici ! ». Sous l’eau, nos pieds engagent une autre forme de dialogue. Je m’abandonne aux privautés exercées par Jeanne. De la piscine montent et se conjuguent des clapotis et des rires.

Voici que le pied de mon amie remonte lentement le long de ma jambe. Il se fait très doux, peut-être un petit peu plus persuasif. Le voici qui atteint le niveau de mon genou. Ma relation avec Jeanne est en train d’évoluer. Mes cuisses s’entrouvrent. La caresse m’exaspère. J’ai besoin d’un contact plus précis. Je me laisse glisser le long de la dalle carrelée. Tout au long de cette glissade, le pied m’accompagne. Il ne me faut que quelques secondes pour que ma cuisse droite s’en vienne au contact de la cuisse gauche de mon amie. Mes yeux se ferment ; mon souffle s’accélère.

Sous le bouillonnement de l’eau, il est impossible de voir quoique ce soit. Mais, désormais, nous sommes blotties l’une contre l’autre, dans l’attente de ce qui va se produire. Je sens en moi comme une tension qu’il ne m’est plus possible de maîtriser. Mon sexe entre en effervescence. Mes ruissellements intimes abondent. Instinctivement, mes cuisses s’écartent. Je m’ouvre et j’attends les caresses que Jeanne va me prodiguer. Car j’ai la certitude que mon amie reprendra l’initiative. Or, pour l’instant, elle se contente de frotter sa cuisse contre la mienne. Que sont devenues ses deux mains ? J’ouvre les yeux. Les deux mains en question ne sont pas visibles. Je lance ma main droite dans une exploration sous-marine.

Mon dieu ! ! ! ! L’horrible égoïste ! Ma main découvre une autre main, potelée celle-là. « Jeanne ? ». Mon amie éclate de rire. « Eh oui ! ». Son visage se penche vers le mien, ses cheveux bruns se répandent sur mes épaules, nos lèvres se joignent et nous échangeons notre tout premier baiser. Les lèvres de Jeanne manifestent une exceptionnelle voracité. Sa langue explore ma bouche tandis que sa main libre me caresse très délicatement les seins. ça brûle en moi. Je me blottis contre ce corps si ample, si généreux. L’espace est si réduit qu’il limite l’ampleur de nos mouvements. « Caresse-moi ! ». Jeanne retire sa main. Son corps opère un demi-tour qui la conduit à me chevaucher. Ses deux seins monumentaux sortent de l'eau. Ils s’offrent à mes lèvres. Les tétons granuleux, au centre des sombres aréoles, se tendent et durcissent. Je les tête l’un après l’autre, tandis que les mains de Jeanne saisissent mon visage. Ses baisers expriment un désir d’une intensité qui confine à la violence.

Jeanne projette son bas-ventre contre le mien. Ses cuisses enserrent la mienne. Tumulte dans l’eau qui déborde. Son sexe se frotte contre ma peau. Jeanne émet des gémissements que j’étouffe entre mes lèvres. De l’autre côté de la cloison, les trois mégères clapotent et clapotent encore. Leur babillage n’est qu’un remugle auquel je suis indifférente. J’agrippe les deux fesses larges ouvertes. Je m’évertue à freiner le mouvement imposé par ma compagne. Qui rue ! Qui se projette en avant et m’écrase contre la paroi du bain ! Je mordille les tétons. Je pétris les deux globes. Je force de l’index un anus qui se révèle aussitôt consentant et l’absorbe sans coup férir. J’ignorais tout du potentiel de mon amie.

Qui accélère encore. Et qui émet des gémissements que ma bouche ne parvient plus à contenir. Je malaxe les fesses. Je les écartèle. Ma furie n’en a cure. Elle frotte avec véhémence ce sexe que j’aurais aimé caresser d’un doigt curieux, goûter de mes lèvres gourmandes, investir et explorer avec ma langue. Elle se tend. Elle se cabre. Ses seins s’écrasent sur mon visage. Mon doigt est englouti. La crampe me menace. Jeanne se cambre. Jeanne ne gémit plus : elle pleure. Ses deux mains se cramponnent à mes cheveux. « Solange… ». Mon prénom expire entre ses lèvres avant l’amorce d’un hurlement. Ma main droite écrase les lèvres larges ouvertes. Je bâillonne ma bacchante dont l’orgasme s’achève dans une apothéose de convulsions.

Jeanne se détend. Elle glisse dans l’eau et m’abandonne à ma solitude. Ses deux paupières se soulèvent à peine. « Solange ? Que nous est-il arrivé ?». Mon pied ne peut s’empêcher de décocher un coup à la plus proche cheville. « Je sais ce qu’il t’est arrivé ! ». Jeanne me sourit. « Tu sais ? ». Je lui refuse mon sourire. « Ma pauvre chérie…je crois comprendre … ». Je deviens glaciale. « Tu crois comprendre quoi ? ». Le sourire se fait câlin. « Mon égoïsme, Solange…Je n’ai pensé qu’à moi… ». Toujours aussi glaciale : « Tu as surtout évité de penser aux trois rombières ». Je le reconnais : j’use d’un inélégant procédé pour la culpabiliser. « Je sortirai en boitillant pour leur faire croire à une glissade inopinée. A près tout, j’ai le droit de souffrir. ». Jeanne rit !

Une main frôle ma cuisse. Une main s’insinue. « Il était temps que j’intervienne ! ». Je m’adoucis. Je me laisse aller. « Oh, les jolis petits seins… ». L’hypocrite ! Comme si elle ne les avait jamais remarqués ! Mais la main est si douce, si habile…Elle glisse et virevolte. Elle passe sur le bouton ; le quitte, y revient. Je m’ouvre. Je m’écartèle. « Dis-moi…d’où tout cela te vient-il ? ». Jeanne retire sa main et porte un doigt à sa bouche. Elle goûte, elle savoure. « Tu es délicieuse ! ».

La main revient. Les doigts s’égarent. Je me cambre, je m’ouvre. Deux doigts m’investissent, s’enfoncent en moi, m’explorent. Je me tends puis relève mon bassin pour que mon sexe émerge de l’eau. Je le propulse vers les lèvres de Jeanne dont la main libre s’en vient servir de support à mes fesses. La langue appuie sur mon bouton, puis le titille et le suce très doucement, alors que les deux doigts amplifient leurs va et vient. Mes deux mains englobent mes seins et les caressent. « Jeanne… ». Un murmure, une prière. « Jeanne… ».

La langue. Les doigts. Mon sexe déborde de sécrétions dont ma compagne s’abreuve. Ses lèvres sont douces. Elles aspirent le bouton qui raidit à n’en plus finir. Mes gémissements se transforment en plaintes. Je ne souffre pas, non : j’atteins au nirvana. Large ouverte. Béante. Investie. Juste assez de conscience pour mordre mon indexe à l’instant de la fulgurance, quand l’éclair me tétanise. Puis les ultimes convulsions avant que de m’immerger à nouveau et de me confier au refuge que forment les deux bras de mon amie. De doux, de tendres baisers effleurent mes paupières, mes joues, mon front. J’atteins à la béatitude.

« Dis donc : ça jacasse à côté ! ». Nous reviennent les rumeurs confuses des conversations. « Crois-tu qu’elles ont entendu ? ». Je ne m’en préoccupe pas, mais pour rassurer Jeanne, je sors une main de l’eau et lui fais signe que non. Je me laisse engluer dans une torpeur qui m'exile de l’environnement immédiat. Mon corps me donne l’impression de se diluer dans celui de Jeanne. « Quelle aventure ! ». Ma compagne s’abandonne au besoin de parler. « J’aurais jamais cru que ça puisse m’arriver… ». Mais voilà, ça lui est arrivé, et avec moi, en prime ! « Tu ne dis rien ? ». Non, pour l’instant, je n’ai rien à dire. Le plaisir m’a suffi. Les mots seraient superflus.

Oui, mais Jeanne commence à culpabiliser. « Je ne me vois pas raconter ça à François… ». Non, bien sûr ! Le pauvre ! Eh bien, moi, je raconterai tout à David. Tout : les fesses, les seins, le sexe de Jeanne. Son plaisir aussi. David en sera tout excité. Il implorera des détails. Il m’interrogera sur mon comportement. Il me suggérera de renouveler l’aventure. Il ira même jusqu’à me proposer d’inviter Jeanne et François à la maison. « Tu m’écoutes, au moins ? ». J’écoute, ou plutôt, j’entends. « Je ne savais que ça pouvait être aussi agréable.. ». Jeanne évoque un lointain souvenir qui remonte aux années lycée. Une copine de classe. De vagues attouchements. D’imperceptibles émois trop vite refoulés. « Tu m’as bien eue, toi ! ».

Jeanne manifeste l’intention de se désentraver de moi. Son corps se dissocie du mien. « Tu viens ! ». Jeanne ignorera qu’il ne me serait rien de plus agréable que de figer ces instants-là. Je feins d’agréer le retour à la normalité. Je me soulève. Je m’extirpe du bain. « Allez, Jeanne, les bonnes choses ont toujours une fin ! ». J’ouvre le loquet. Je tire la porte. Trois regards convergent vers moi. « Excusez-moi, mais j’ai tout laissé au vestiaire… ». Sauf le body, recroquevillé sur une chaise longue. Je le saisis. Je l’enfile. J’offre aux trois grâces le charmant spectacle de mes fesses écartées. Puis je regagne le vestiaire. Jeanne m’y rejoint quelques secondes plus tard. Le haut-parleur diffuse l’allégro d’un concerto pour piano de Mozart. Le onzième, si ma mémoire ne m’est pas trop infidèle. Dans un peu plus de trois heures, David me reviendra. Adieu, inconstante Jeanne.

 

Solange

 

 

http://futon.fripon.over-blog.com

 

 


 

Par Charlotte et Michel - Publié dans : Textes de femmes - Communauté : sex masculin/ feminin
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